Publié le 17 avril 2015 dans SUD PRESSE
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Stromae déchaîne des passions
et inspire les Américains.
- Los Angeles
- De notre correspondante
Notre icône belge était ce mardi soir à Los Angeles pour une performance au Club Nokia, dans le cadre de sa deuxième tournée américaine. Six mois après une première percée aux Etats-Unis, Stromae revient pour une série de concerts sur la côté Ouest, avant le fameux Madison Square Garden de New York, en octobre prochain.
Son ascension est fulgurante où qu’il passe. L’Amérique n’échappe pas au phénomène du Maestro. Paul Van Haver y saute sur des scènes de plus en plus grandes, y chantent dans des salles de plus en plus bondées. Ses paroles touchent des communautés de fans anglophones gonflant sans cesse, notamment sur les réseaux sociaux.
De tous âges, de tous horizons, les Américains goûtent, à leur tour, aux performances ingénieuses de l’artiste surdoué. Du Nord au Sud, après Vancouver, Seattle, Portland, Oakland et le célèbre festival Coachella (l’équivalent de notre Dour), Stromae fait se déhancher un parterre d’inconditionnels, non plus simplement d’expatriés francophones mais d’une flopée d’Américains qui le suivent depuis l’année dernière, pour la plupart.
Au pied de la scène, Cathy et Nyasa sont au premier rang pour ne pas manquer une once du show de leur idole.
Portrait croisé de deux groupies généreuses pour qui le talent de Stromae a été un véritable catalyseur. Cathy Reade de Buffalo, 47 ans et Nyasa, 23 ans, originaire du Japon, vivant à Los Angeles. Rien ne les prédisposait pourtant à se rencontrer. Leur admiration pour l’interprète de Formidable les a réunies. Le chemin personnel des deux femmes en a été transformé.
Tout commence en juillet 2014 pour la jeune Japonaise lorsqu’elle découvre Papaoutai sur Spotify. Un mois plus tôt, Cathy entend une interview de l’artiste sur NPR (radio publique américaine). Toutes les deux sont immédiatement subjuguées par le personnage. Elles entreprennent des recherches sur le Net, regardent les vidéos, découvrent ses leçons. Ni l’une ni l’autre ne comprennent alors les paroles mais elles sont touchées au coeur par le niveau de sa créativité. « La langue n’a pas d’importance » confie émue, Nyasa, timide artiste qui suit des études dans une école de cinéma. « Ce n’est pas un chanteur, c’est un artiste complet », sourit Cathy, très enthousiaste. Pour elle, peu créatrice dans son job administratif dans l’édition, Stromae ouvre la porte d’une autre dimension.
Instinctivement, les deux femmes ont le coup de foudre pour le génie de notre Paul national et décide de le suivre dans son aventure américaine. Cathy entreprend le déplacement jusqu’à Toronto pour assister à son concert au Canada. Nyasa, émotionnelle, sent qu’elle, aussi, doit entreprendre quelque chose de créatif.
La véritable étincelle les touche alors, comme si le destin en avait décidé : la dame de Buffalo doit, inopinément subir une opération du genou et est bloquée à la maison, la jeune Japonaise sort son crayon, son cahier de croquis et dessine. Bloquée à la maison, la première décide de réaliser son rêve de voyager d’un bout à l’autre des deux côtes américaines, la deuxième laisse exploser son talent enfoui depuis trop longtemps.
« Stromae est mon inspiration, une muse. Grâce à lui, je dessine tous les jours, avec une immense joie. » Nyasa possède ce don incroyable qu’elle n’avait pourtant jamais exploité jusqu’alors. Elle esquissait parfois pour tuer le temps, comme elle le dit. Autodidacte, elle croque le Belge-qui-monte sous tous les angles. Au crayon noir, à l’aquarelle, à l’acrylique, elle s’inspire des photos postées sur Instagram, de son actualité, des clips vidéo, de ses concerts.
Le genou en compote, Cathy a un déclic : elle ira voir Stromae partout où il se produira aux Etats-Unis. « Stromae est mon excuse pour voyager. » En l’espace de neuf mois, elle a assisté à vingt-quatre concerts. Nyasa a, quant à elle, dessiné plus de cinq cents portraits de Paul Van Haver, comme elles aiment dire avec un charmant accent.
Grâce à ses voyages, Cathy s’est rendue pour la première fois en France. « Uniquement pour entendre le titre Silence, un instrumental que le chanteur n’interprète pas en Amérique. »
Elles ont chacune croisé Paulo, une seule fois, à la sortie du concert. Touchées par sa simplicité, elles ont été particulièrement surprises que l’artiste qu’elle admire tant sache qui elles étaient. Stromae a remercié Cathy de le suivre sur toutes ses dates, il a félicité Nyasa pour son incroyable talent en lui confiant que son dessin préféré était celui avec Cesaria Evora. « Merci de comprendre mon projet », avait-il écrit dans son bloc de croquis. Prévenant, il la salué d’un Aregato (merci en japonais) mémorable pour la jeune femme.
Mrs Reade dépense beaucoup d’argent dans ses voyages avec un plaisir non dissimulé de rencontrer tant de nouveaux lieux et personnes sur la route. Nyasa passe des heures à dessiner de véritables œuvres d’art et sort petit à petit de sa coquille pour s’exposer, sur Twitter et Instagram, notamment. Le maestro belge les guide vers ce qu’elles rêvaient d’accomplir.
« Oui, Paul a changé ma manière de vivre, j’exprime mieux mes émotions. » conclut la talentueuse dessinatrice.
Reconnaissante, Cathy termine : « Dites merci aux Belges de partager Stromae avec nous. »
Magisophienne
Crédit Photo : Richard Dalton
Pour voir les dessins de Nyasa :
Twitter Nyasa_Lake
Instagram n_y_a_s_a_
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Merci, Sophie, for this lovely article. It was a pleasure to see you in LA!