Publié le 17 avril 2015 dans LE SOIR.
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Où mènera la fulgurante ascension
de Stromae aux Etats-Unis ?
- A Los Angeles
- De notre correspondante
Six mois après ses premières dates américaines, le maestro belge poursuit la conquête de l’Ouest, avant un retour très attendu sur la côte Est, en septembre. Avec une clôture majestueuse, prévue au Madison Square Garden de New York, le 1er octobre.
Six mois plus tard, qu’est-ce qui a changé ? Tout et rien, au même instant ! C’est là toute l’ambivalence du personnage. Intact, le concept ingénieux ! Paul raconte une fabuleuse histoire, identique, et embarque tous ceux qui le croisent. Sans exception.
Sometimes, a name says it all, annonce le communiqué de presse. La véritable explosion s’est jouée à Austin, en mars dernier, au prestigieux festival SXSW (Ndlr South by Southwest) auquel Stromae a participé. L’événement musical majeur permet l’exposition d’artistes émergents, face à un parterre impressionnant de professionnels de la musique et de la presse.
Depuis, la star a incroyablement épaté dans les médias et sur les réseaux sociaux. La revue de presse impressionne. Une campagne Who the hell is Stromae ? sur des affiches à l’effigie de la star belge avait même été placardée partout dans la ville texane. On pouvait encore en apercevoir ces jours-ci à Indio en Californie, là où se tient l’illustre festival Coachella. Deux week-ends de suite, Stromae y est l’affiche. Ce dimanche, il y clôtura sa tournée sur la côte Ouest.
Cathy de Buffalo, admiratrice de la première heure, suit son idole dans toutes les villes des USA où il se produit ; elle nous raconte : « C’est toujours le même spectacle, les mêmes chansons, dans le même ordre, les mêmes blagues, mais c’est à chaque fois différent. Il est spontané et rien ne semble préparé. Il est à l’écoute de son public, la connexion est incroyable. »
Et ce mardi soir, à Los Angeles, Cathy a rencontré Steve et Marcello, avant que les portes du Club Nokia ne s’ouvrent. Les deux Suisses sont habillés par Coralie Barbier, la styliste de l’excentrique chanteur. Les deux copains ont organisé leur road-trip californien, en fonction des dates de tournée de l’artiste qu’ils admirent depuis qu’ils l’ont découvert à Genève.
Dans la file d’attente se faufile une caméra, Al Jazeera America a fait le déplacement depuis New York pour compléter l’interview du Belge-qui-monte, réalisée deux semaines plus tôt.
Les portes s’ouvrent, les premiers arrivés s’engouffrent dans la fosse du Club Nokia. Une salle de concert connue des Angelinos. Alexandra, originaire de La Cité des Anges, le confirme : « Ceux qui passent au Nokia, se produisent quelques temps après au Staples Center (ndlr la plus grande salle de Californie), ça a été le cas de Lady Gaga, par exemple. »
Ta fête enflamme instantanément la salle. C’est reparti pour un concert. Le vingt-quatrième pour Cathy de Buffalo. Exactement, le même ! Mais tout a changé.
C’est le génie du Maestro. Il se réinvente, chaque soir. La salle est pleine de deux-mille-trois cents Américains. Quelques francophones de ci, de là, bien-sûr. La famille Demarets de Jodoigne porte fièrement le drapeau belge, comme pour un match de foot. Mais cette fois-ci, c’est bien l’Amérique qui est au rendez-vous.
Six jeunes filles de 16 ans de la Beverly High School portent fièrement un t-shirt imprimé du visage de Stromae. Nicolle et Kayle, 15 ans, ne comprennent pas les paroles mais adorent sa singularité et sentent les significations des mots à travers les vidéos.
Elles hurlent Oh My God , elles chantent Papoutai dans un joli accent. Elles sautent de manière tribale sur Alors on danse. La tribu s’est encore agrandie.
Who the hell is Stromae ? Unanimes, ils répondent tous : un performer comme ils n’en ont jamais vus ! L’ascension mènera Paulo de Laeken au Madison Square Garden de New York, le 1er octobre. Pour le même concert ? Sûrement ! mais avec plus de dix mille Américains, dans la salle. Vu de la côte Ouest des Etats-Unis, nous étions, patriotes, comme le sont si fort les Américains, fiers d’être belges ce mardi, dans le Club Nokia.
Magisophienne
Crédit Photo : Richard Dalton