C’est la nuit ici et je n’arrive pas à dormir. A la fois envahie par une profonde tristesse et la détresse de constater, une fois de plus, l’horreur des hommes. Mais guidée par un sentiment bien plus fort d’amour et de bienveillance, je me lève et j’écris. Je pense à ces personnes venues assister au bouquet final d’une fête nationale sur la Baie des Anges. Je vais poser des mots qu’une personne lira. Deux. Trois. Dix. Peut-être cent. Peut-être mille. Personne. Les Anges de Nice, les anges de Bruxelles, d’Orlando, d’Istanbul, de Bagdad et d’ailleurs… Je sais qu’il y en aura d’autres, je sais que ça explosera encore. Explosion ! Explosion de rage ! Explosion de peur ! Explosion de doute ! Exploser ou imploser. Ça pétera encore. Péter d’une odeur nauséabonde. Un pet qui pue. Si fort que la nausée pointe. Impuissance ressent-il, vengeance crie-t-il. Aux armes, citoyens ! Se rappelle-t-il. Je te comprends, je t’entends. Mais l’explosion éclabousse nos propres responsabilités. Et après avoir posté messages de soutien et d’indignation, regarde-toi. Après avoir ressenti et exprimé peur et désespoir, dégoût et rage, calme-toi. Dans le miroir de la colère, observe. Dans le reflet du monde ensanglanté, ressens. Et moi, aujourd’hui, qui suis-je dans le chaos de l’Humanité ?