J’ai bu l’alcool de tes mots
Saoule de l’ivresse des sots
Je suis coupable à perpétuité
De croire encore en la vérité.
J’ai bu à ta rivière de caresses
Enivrée des sources de tendresse
Je suis coupable à perpétuité
De vivre encore du désir d’aimer.
J’ai bu à ta source d’amour
Excitée de baisers de velours
Je suis coupable à perpétuité
D’oser encore exprimer ma fragilité.
J’ai bu à tes paroles que j’ai voulu sages
Imbibée de mots écrits d’encre sauvage
Je suis coupable à perpétuité
D’espérer encore ta vulnérabilité.
J’ai bu à plus soif au goulot des amants possédés
À me perdre dans les tréfonds du plaisir assumé
Je suis coupable à perpétuité
De crier encore ton nom bafoué.
J’ai bu à gorge profonde
D’une envie féconde
Je suis coupable à perpétuité
De vouloir encore y goûter.
J’ai bu d’un trait les ruptures incandescentes
Devenue, dans leurs yeux, la flamme insolente
Je suis coupable à perpétuité
De chérir encore mon authenticité.
Je suis coupable, critiquez-moi
Peu m’en chaut au cœur de ma foi.
Je suis coupable, jugez-moi
La sentence des insatiables pourquoi.
Je suis coupable, condamnez-moi
À la réclusion, aux barreaux, ma voix.
Je suis coupable, enfermez-moi
Dans mes pensées ivres de soie.
Je suis coupable, pardonnez-moi
À la confesse des pécheresses en joie.
Je suis coupable, hardie à la cour de mes émois
Ni esclave, ni fantôme, à rêver encore, mon choix
D’être libre, princesse à perpétuité d’un seul roi.
Sophie Radermecker
Le 4 décembre 2019
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