Lorsqu'on me demande qui je suis, ce que je fais ou comment je vais, j'aimerais répondre ce qui suit plus bas, mais bien souvent l'interlocuteur qui a posé la question est déjà ailleurs. L'écoute est un art, l'expression en est un autre. "J'aimerais" est le reflet de mon apprentissage que je partage avec ceux qui, comme moi, on envie de grandir, tel l'arbre majestueux qui s'est déployé d'une semence miraculeuse.
J’aimerais être la vague et le vent, la fleur et le rayon de soleil, la goutte de pluie et l’arbre centenaire. Je voudrais être le mouvement de la nature et m’évanouir, incandescente, éthérée, lumineuse d’un autre monde. L’étoile filante d’un murmure qui dure l’éternité, loin du vacarme des terres d’ici d’où je ne suis pas.
J’aimerais m’endormir au royaume des histoires de vérité et ne me réveiller qu’ailleurs, là où être suffit au passant des sagesses. Je ne veux plus vivre là où la comptine absurde du tic-tac menace d’exploser l’existence vide de sens. Loin des tours malades et des automates contaminés, j’irai chercher le repos de l’âme éternelle là où les vivants sont déjà morts d’avoir espéré.
J’aimerais, pour un temps infini, partir dans cette galaxie des Possibles que je viens de décrire. Je ne suis pas d’ici et plus j’avance moins j’y suis. Seuls les mots me raccrochent à l’absurdité d’être là. J’aimerais me désagréger en poussière d’étoiles et redevenir l’énergie flottante d’un univers d’amour.
Je suis la vague et le vent, je suis la fleur et le rayon de soleil, je suis la goutte de pluie et l’arbre centenaire. Je suis le mouvement de la nature et l’étoile filante de la vie que j’ai choisie.
Sophie Radermecker • Le 1er octobre 2019
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