Sur le bord du Tage, lento, l’aubade espagnole
Le coucher de soleil, auspice des âmes frivoles.
Agape nocturne, promesse des jeunes émois
Dans le cœur épris bat, allegro, la fièvre du Roi.
Pour la promise des bals de la Renaissance
Le corsage frétillant de la première danse.
La poitrine tambourine le tempo désireux
Sous les jupons virevoltants du pas de deux.
Les danseurs valsent jusqu’au lit des délices
Glissent alors les phalanges des prémices.
Le seigneur des faveurs, aux mains assurées
Dessinent sur la demoiselle une tendresse débridée.
Finement, du bout des doigts, sur la courbe généreuse
L’aristocrate des duels y perd ses paumes rêveuses.
Vulnérable, le grain de peau frétille
Le caresse de Madrid émoustille.
La favorite, sous l’arceau charnel, onde, adagio, de friselis
Fragile de cris de vertu, l’altesse adoube sa dame, alanguie.
C’est le temps d’une esquisse voluptueuse au baldaquin
Fortissimo, les amants s’éprennent de baisers de satin.
En elle, entrée impériale, le sillon se trace, perles de velours
Dans les gorges ibériques, se pavane l’intronisation d’amour.
Les nobles d’antan à l’extase, que rêvasse l’ébat des tourbillons
Deux corps enlacés de tiédeur, à l’aube des royales communions.
Sophie Radermecker
Le 25 mars 2019
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