Sur fond d’écran, argent et célébrité seraient
D’un toucher d’ongle manucuré, les garants du succès.
Télé-réalité d’apparence et paillettes plein les yeux
Dans la mire, le reflet des gens qui seraient heureux.
Dans l’ombre, loin des regards hagards, la vedette esseulée
La sentence du miroir aveugle les leurres des barbelés.
Les aiguilles de l’horloge s’agitent, le carnet de rendez-vous
Rempli des fous du roi, a sonné l’heure de générer des sous.
Faire semblant au royaume des incurables
Pitié des assoiffés, cause presque charitable.
Boire les paroles vide d’authenticité
Cul sec d’un millésime bouchonné.
Avaler les mensonges des bedaines millionnaires
Condamnés à douter des amours sincères.
Je suis riche de leur misère
Loin des sourires factices, j’erre.
Vulnérable au carillon des cloches hypocrites
La télécommande zappe le vacarme qui irrite.
Pauvre sans avoir, je suis riche de mes silences
Qui valent tout l’or des tristes errances.
Sur la plage désertée, je compte les étoiles éclairant mon cœur éperdu
Le vent souffle la misère pécuniaire, les grains de sable d’un royaume déchu.
Entre les doigts glissent les lingots océaniques
Les vagues emportent les billets romantiques.
Nue des valeurs monétaires, star face à l’immensité
Reddition d’un monde sauvage, je suis fortunée.
Sophie Radermecker
Le 23 février 2019
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