Je suis folle, ils sont fous, nous aussi
Elle l’a dit, ils le croient, tous sur le pilori.
Folie du cœur, folie des humains étripés
Je suis folle, de toi, des passés tourmentés.
Folie de rage, folie du monde saccagé
Je hurle ma détresse aux désœuvrés.
Folie de tendresse, folie de gens sans maisons
Maladie mentale existentielle, je perds la raison.
Folie des autres, la mienne de pures intentions
Crier à l’envi, la haine éperdue des désillusions.
J’ai mal, de toi, de nous, de ceux qui abandonnent
Folle, est-ce vraiment moi la p’tite conne ?
Je dors, pleure, galope et m’évade
Folie en avant, les larmes de la débandade.
Possédée, j’exulte la joie des vivants
Folle à lier, le sourire des enfants.
Naïve, la grandiloquence des vulnérables
Folie sensible de sentiments durables.
Je suis folle, ils sont fous, nous aussi
Elle l’a dit, ils le croient, c’est fini.
Folie des autistes, intelligence d’ailleurs
Préserver la brillance des sauveurs.
Folie des manipulateurs, bande de cons
S’emmêlent les ficelles des despotes au balcon.
Folle d’espérer, folle de croire
Je n’ai plus peur du noir.
Folle de toi, de lui, des futurs enflammés
La démence au corps, je n’ai rien oublié.
Folie, au creux de mes espoirs
Limpide des jours, je suis folle de voir.
Sophie Radermecker
Le 20 octobre 2018
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